En vue du 8 mars, vingt-huit collégiens des Capucins, à Châteauroux, ont tourné un clip, vendredi 25 février, pour défendre l’égalité entre les hommes et les femmes.
"Tu veux des paillettes ?" Clément, veste de costume en haut, et jupe en bas, 14 ans, est assis devant quelques dizaines de palettes, crayons à maquillage, mascara et rouges à lèvre. Il est élève au collège des Capucins, à Châteauroux. Vendredi 25 février, avec vingt-sept autres élèves, ils ont décidé de tourner un clip engagé pour le mardi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, sous la direction de Malika Conan, référente égalité filles-garçons au collège des Capucins. Les collégiens ont décidé de remettre en question les injonctions et stéréotypes qui entourent le maquillage et les tenues vestimentaires en partant de l’exemple des règlements des écoles.
"Mon corps, ce n'est pas Tripadvisor. Tes commentaires, tu peux te les garder", clame la pancarte dressée par les collégiens © (Photo NR)
"Les hommes ont toujours porté plus de maquillage"
L’ambiance est joviale. Il n’est pas question d’être moralisateur, mais plutôt d’aborder, avec créativité et humour, les questions de genre. Le message qui règne dans le groupe tourne autour de la bienveillance et du respect de la liberté de chacun : une fille à le choix de se maquiller ou pas – "ça ne veut pas dire qu’elle ne prend pas soin d’elle", assure Malika Conan – et un garçon est libre de s’intéresser au maquillage. "Historiquement, les hommes ont toujours porté plus de maquillage que les femmes. Il est intéressant de se demander comment la société a transformé ça", fait remarquer la référente égalité.
Historiquement, les hommes ont toujours porté plus de maquillage que les femmes. Il est intéressant de se demander comment la société a transformé ça
Malika Conan, référente égalité filles-garçons au collège des Capucins
Yannick, élève de 6e, a été maquillé par Chloé Collin, ancienne élève des Capucins. © Photo Thierry Roulliaud
Il y a déjà quelques mois, le 23 novembre 2021, les ambassadeurs pour l’égalité entre les filles et les garçons s’étaient fait remarquer à la préfecture. "Je suis en colère. Pourtant, monsieur le préfet, je n’ai pas mes règles", avait lancé Pierre-Axel, en classe de 3e. Aujourd’hui encore, le jeune homme ne décolère pas. "Si on arrive à toucher les jeunes générations, les racines de l’arbre, alors on prendra tout l’arbre", compare-t-il. "On nous apprend que l’on est tous égaux. C’est notre rôle de montrer aux plus jeunes ce qu’est vraiment l’égalité", complète sa camarade Anne-Edith Fraisseix, également ambassadrice.
Des actions prévues pour le 8 mars
Pour soutenir les femmes et montrer que les hommes aussi peuvent s’habiller comme ils le souhaitent, Clément est venu en jupe au collège. "Pour moi, c’était important. J’ai tout de suite senti le regard méprisant. Des gens sont venus me voir pour me dire que je faisais honte", explique-t-il. Mardi 8 mars, d’autres garçons porteront la jupe. Il est également prévu que les garçons portent des vêtements ou un masque rose et que les filles s’habillent en bleu. Les salles de classe seront également renommées, avec des noms de femmes.